samedi 6 décembre 2014

A toutes les sauces

Nous sommes pris dans un tourbillon
On respire, on boit le bouillon
Puis il s'éloigne
On souffle, on se soigne

Sans y aller avec le dos de la cuillère
Nous utilisons un mortier en pierre
Des vœux que nos envies exhaussent
Naît une multitude de sauces

A la moutarde
Car il nous tarde
De faire ripaille
Avec celle à l'ail

Puis quand cela nous botte
Se préparent des poireaux à l'échalote
Et pour nous réchauffer l'hiver
Se pointe le piment vert

Un peu d'acidité sur du thon
Que l'on nappe de citron
Lorsque la viande quitte le grill, la fournaise
Elle est rejointe par le pilpil, la béarnaise

Pour accommoder les radis
Postule l'aïoli
Et pour les pâtes
Arrivent les tomates

La petite friture qui grouille
Plonge dans de la bonne rouille
Et la sauce salsa
Nous en faisons tout un plat

Elisabeth Malval

1er décembre 2014 

mardi 11 novembre 2014

Etre dans son assiette

Au petit déjeuner
Elle a mangé du foie gras
Au marché
Un pigeon se régale d'une pizza

C'est la fête
Dans les assiettes
Et sa tête
Est pleine de paillettes

Elle est au sommet
Sur les crêtes
Elle est dans le pré
Au ras des pâquerettes

L'endroit
Le climat
Où qu'elle soit
Elle va

De l'avant
Positive
Sur les dents
Incisive

Elle croque la vie
La nourriture aussi
Elle défend son bifteck
Simplement, sans salamalecs

Elisabeth Malval
6 ~ 7 novembre 2014

dimanche 2 novembre 2014

Les gens

Dimanche, les gens sont en jogging au fast-food
La veille, ils ont festoyé, bien levé le coude
Ils pensent que, tout cela, la famille soude
Lorsque, autour d'une table, d'un comptoir, ils s'accoudent

A croire que de faire ripaille
Concourt à ce que tout aille
Et même si le docteur dit "aie"
Ils continuent à jouer à la courte paille

Le repas dominical
Est une corvée ou un régal
Tout dépend où les gens ont mal
S'ils ont trouvé, ou pas, leur Graal

Elisabeth Malval
2 novembre 2014 

mercredi 1 octobre 2014

On se revêt de ses habit'udes


Un avis
Une étude
Certains habits
Rendent la vie moins rude

On enfile son uniforme
On rentre dans les normes
Les soupçons s'endorment
L'imposture est énorme

Etre identifiable
Est un sentiment confortable
Repoussant ou enviable
Innocent ou coupable

La routine fredonne
Bonne mine nous donne

Entre acquis
Et envies
Entre je suis prude
Et je me dénude

Habitude
Attitude


Elisabeth Malval
1er octobre 2014 

mercredi 10 septembre 2014

Corps et cris

Souvent on se démène
A vouloir enlever les chaînes
Tout à coup, elles sont rompues
Et l'on a ce qu'on n'a jamais eu

Un ressenti fabuleux
Comme l'est un aveu
On est léger
On est libéré

De quoi, de qui
De la loi, du non-dit
Du bon, du mauvais
Peu importe le ton du sonnet

Au revoir les sommets
Les dessins faits à la craie
Qui s'effacent
Et laissent place
A ce que l'on est
A ce que l'on tait

Au niveau zéro
Il y a l'eau
Source de vie
D'où tout jaillit

Là-haut
Tout n'est pas beau
Il a y du faux
Très peu d'ilots
Pour s'abriter
Pour s'estimer
Pour exister

Elisabeth Malval
8 septembre 2014

dimanche 10 août 2014

Esprit ~ Tripes


L'acquis est parti
L'inné est resté
Quelques zones sombres de l'appris
Peuvent quand même être éclairées

Par bonheur
Avec de multiples efforts
Par la tête et le corps
Avec une immense chaleur

Le vécu montre le bout de son nez
Souhaitant que, de lui, on puisse se rappeler
Il nous fait signe de l'intérieur
Avec des côtés tristes, ses côtés rieurs

Difficile de comprendre sur le moment
C'est un tel bazar là-dedans

Mais si cela revient
C'est pour notre bien
Pour recréer le lien
Il n'a pas existé pour rien

Fenêtre sur cour
Vitrine de plein pied
Tant qu'il y a de l'amour
Il ne peut se nier

Il est à nous
Quand on est à genou
Il débarque sans crier gare
Dévoilant le vrai, sans fard

Des mots mélanger les lettres
En faire des anagrammes
Des tripes, de l'esprit, révéler l'être
En extirper une flamme, une femme

Qui sera-t-elle
Nul ne le sait
Aura-t-elle des ailes
Pour atteindre ses souhaits

Elisabeth Malval

9 août 2014 

dimanche 3 août 2014

Ca fait du bien


L'orage nettoie
Rince tous les toits
Ainsi que les rues
Il met tout à nu

Pour nous découvrir
Retrouver le plaisir
D'être soi
Simplement soi

Il pleut
C'est tant mieux

La pluie ruisselle
Tend des passerelles
Entre le connu
Et l'inconnu

Elisabeth Malval
2 août 2014

mardi 29 juillet 2014

Les réjouissances peuvent commencer


L'ignorance s'est effilochée
Les sens se sont décuplés
La semence va pousser
La danse du vent va opérer

Le silence a été transpercé
L'abondance des cris l'a foudroyé
L'enfance est à nouveau née
Elle s'élance de toute sa beauté

Avec prudence elle découvre l'immensité
Et avance dans la prairie recouverte de rosée
La résistance s'envole, emporte l'apnée
L'espérance s'affole, en est bouche bée

L'essence profonde s'est révélée
A résidence elle s'est installée
Avec aisance elle peut exister
La convalescence est terminée

Elisabeth Malval
29 juillet 2014


jeudi 22 mai 2014

Moelleux


Me nourrir
De plats délicieux
Pour ne pas mourir
M'éteindre à petits feux

Le confort de la mie
La chaleur du ressenti
Le saisissant du grill
Le crépitant du fournil

Les mélanges de saveurs
Répandent un grand bonheur
Créant une buée de vapeurs
Formant une bouée de douceurs

Mettre les bouchées doubles
Permet d'émerger des eaux troubles
Mais peut rendre la vie moins digeste
En y ajoutant trop de lest

Elisabeth Malval
22 mai 2014

lundi 12 mai 2014

Entre gens, entre jambes


Quand on est trans, on est lucide (translucide)
Quand on est trans, notre corps on tatoue et on perce (transperce)
Quand on est trans, on est également imposable (transposable)
Quand on est trans, on peut vivre le mieux et le pire (transpire)
Quand on est trans, il y a un mélange d'être et de paraître (transparaître)
Quand on est trans, on n'a aucun territoire (transitoire)
Quand on est trans, il faudrait se taire (transitaire)
Quand on est trans, quelle est dans la société notre position ? (transition)
Quand on est trans, l'envie d'être soi nous porte (transporte)
Quand on est trans, on cherche sa place dans la cité (transiter)
Quand on est trans, on fait partie de la danse (transe)
Quand on est trans, on est toujours en action (transaction)
Quand on est trans, on est bien plus qu'une figure (transfigure)
Quand on est trans, on est jugé sur notre apparence (transparence)
Quand on est trans, on le sait et on y croit dur comme fer (transfert)
Quand on est trans, on parade en écoutant des hits (transit)
Quand on est trans, on n'est pas mais on a aussi des parents (transparent)
Quand on est trans, dans quelle catégorie nous mettre ? (transmettre)
Quand on est trans, on est très ~ trop souvent une cible (transmissible)
Quand on est trans, on n'a pas le droit de se planter (transplanter)

Elisabeth Malval
5 juillet 2013

mardi 4 mars 2014

Leur laisser une chance


Ne pas juger avant d'en savoir un peu et même plus
Que ce soit les gens, les choses, un éléphant ou une puce
Se faire une idée, avoir son avis mais garder l'esprit ouvert
Cela peut tout faire basculer d'avoir des infos complémentaires

On ne connaît jamais quelqu'un ou quelque chose parfaitement
On croit, on est sûr, on en est même certain et pourtant
Un petit détail, un simple doute, un geste ou une attitude
Sont tout à fait capables de faire flancher une certitude

Il y a des choses qui s'apprennent et d'autres qui se comprennent
On croit en savoir tant mais si on se donnait un peu de temps
On s'apercevrait que chacun, chaque chose renferme des mystères
De quoi faire de belles découvertes sur cette terre


15 avril 2009
Elisabeth Malval

vendredi 28 février 2014

Suivre son chemin


Finalement, tout vient à qui sait attendre
Au compte gouttes, c’est une perfusion délicieuse, discrète et tendre
Unique est cette sensation qu’elle provoque en se diffusant en moi
Distillant chaque saveur, donnant du goût, de la valeur à mes émois

Les dés dans la main, on peut aller de l’avant
Ravis, on avance petit à petit et à grands pas pourtant
Où va-t-on, vers quelles longitudes et quelles latitudes
Le tourment et la quiétude
Le doute et la certitude
Entremêlés
Entrelacés
Nous et nos émotions
Saurons trouver la direction

31 mai 2009
Elisabeth Malval

dimanche 23 février 2014

Index


Ne fais pas des pieds et des mains
N'y vas pas par quatre chemins
Tu souhaites que l'on te considère
Tu y parviendras d'une seule et unique manière   

Excelle
Soit belle
Ne t'éloigne pas de la ligne
Soit digne

Tu désires être estimée
Tu sauras y arriver
Si c'est pour être aimée
Là, ce sera plus compliqué

Même si tu as la beauté intérieure
Il s'agit là d'un tout autre labeur
Puisque tu vis dans une société
Qui valorise d'autres qualités

Etre en accord avec soi-même
Est plus confortable, sans dilemme

Elisabeth Malval
22 février 2014 

jeudi 20 février 2014

Parole, paroles



Chaque mot est pensé, pesé
Ne pas en dire trop, ni pas assez
Recette idéale pour un résumé, un exposé
Dans une discussion, l'échange en est réfrigéré

Dire ce qu'il est utile que l'on sache
Le reste, on se tait, on le cache
Cela évite bien des impairs
Cela nécessite bien du flair

C'est très habile
Et permet d'être tranquille
Mais pour celui qui reçoit
C'est de la langue de bois

Parler à tort et à travers
Est tout aussi pervers
Car on ne dit pas l'essentiel
On se noie dans le superficiel

Prôner la discrétion
Attirer l'attention
Chacun sa technique
Chacun sa tactique

Elisabeth Malval
20 février 2014 

mardi 18 février 2014

Ingrédients


Etre comme ça et pas autrement
C'est agréable, pourtant, le changement
Pourquoi rester comme on est ~ nait
On a parfois besoin de changer
Parce que nous
Parce que la vie
Parce qu'on est en joue
Parce que c'est de la survie
Peu importe comment être soi
Quand on y arrive, c'est un grand émoi
C'est une réussite, un sommet
De se voir, se montrer sous son réel aspect

Elisabeth Malval
4 août 2013

vendredi 14 février 2014

Acrostiche Saint Valentin


Sans, avec
A l'eau, au pain sec
Il est un jour
Nappé de velours
Tout à fait aléatoire

Voyage dans de multiples histoires
Accessoire délicieux
Léger, audacieux
Entre nous, ce qui nous attire
Nul ne peut véritablement le dire
Tatouage porté avec fierté
Inexorable besoin de la société
Néanmoins gorgé d'avidité

Elisabeth Malval
11 février 2014 

jeudi 6 février 2014

A cœur, avec emportement



Vous avez l'heure
Nous, on a le temps
Cessez d'avoir peur
Soyez patients

Avoir une belle ardeur
N'empêche pas d'être en rang
Ne pas écouter la rumeur
Permet aussi d'être hors champs

Terrain favori des chasseurs
Sur lequel coule beaucoup de sang
Peu importe ce qui est détruit, meurt
Puisque sur la place s'élèvera un monument

Le tic-tac est un joueur
Qui s'amuse avec l'écho du vent
Il fait naître dans vos yeux une lueur
Qui essaye d'atteindre le firmament

C'est peut être un leurre
Essayer de ne pas être réduit à néant
Elle est peut être nécessaire cette sueur
Pour s'élever tel un géant

A la ferveur
Répond le croquant
A la douceur
Répond le craquant

Elisabeth Malval
5 février 2014 

dimanche 2 février 2014

Acrostiche "Chandeleur"


Ca y est, chouette
Hum c'est le jour des crêpes Suzette
A midi, au goûter, au diner
N'importe comment, on va se régaler
Demain  pour le p'tit dèj
Elles auront encore leur belle couleur beige
Le salé fera une place au sucré
En ce tout début de journée
Un sourire, un café, un régal
Rien à une crêpe n'est égal

Elisabeth Malval
2 février 2014



lundi 27 janvier 2014

Acrostiche "Nouvelle année"


Nervosité, que va –il nous arriver
Ou bien ne pas se passer
Une fois de plus, on espère
Vivement que se réalise notre prière
Elle est simple, envisageable
L'envie dit que c'est jouable
La logique répond que c'est négociable
Elle brillera de milles étincelles

Au fond de nos prunelles
Nuée d'étoiles, de vœux, d'éclairs
Nous dévoilant comment faire
En peu de temps nous comprendrons
Et avec aisance nous réaliserons

Elisabeth Malval
27 janvier 2014 

samedi 18 janvier 2014

Vice versa

Le mensonge et la vérité
Tous deux protègent et assassinent
On choisi son côté
Selon ce que l'on souhaite que cela dessine

Sans tracer finement les contours
On reste un peu dans le flou
On aménage son parcours
Même si on traverse de temps à autres dans les clous

L'habit ne fait pas le moine
Est une expression parlante
Ne pas devenir rouge comme une pivoine
Est une attitude élégante

La nécessité de ne pas s'enliser
Exige une très grande souplesse
Car on prend perpétuité
A essayer de tenir sa promesse

Si le jeu en vaut la chandelle
On reste dans son camp
On ne soupçonnera pas les séquelles
Qui naîtront avec le temps


Elisabeth Malval
13 ~ 18 janvier 2014 

dimanche 12 janvier 2014

Elle savait ce qu'elle faisait


Elle nous a donné une claque
A moi et mes enfants
J'aurais préféré être d'ac
Et avoir moins de tourments

Me connaissant
J'aurais de toute façon montré les dents
Je me serais lancé un défi
Je ne serais pas restée alanguie

Etait-ce donc utile de frapper si fort
Sur quelqu'un qui, par tous les temps, serre les poings et sort ?

Peut être parce qu'elle savait
Que je réussirai
Qu'elle voulait que je regarde dorénavant
Ce que je n'avais pas vu jusqu'à maintenant…

Ce n'était pas pour m'emmener aux cieux
C'était tout simplement pour m'ouvrir les yeux

Elisabeth Malval
9 ~ 23 novembre 2013 

samedi 11 janvier 2014

Anatomie


Tu me traites par-dessus la jambe
Tout en voulant tout de même me garder sous le coude
Mais je vais bientôt finir par te tirer la langue
Je n’y crois plus, je ne fais plus les jolis yeux, les fines courbes.

Elisabeth Malval
5 juillet 2011

dimanche 5 janvier 2014

Absence, présence


On s'arrête à ce que l'on voit
Une façade montre bien peu d'émois

Il suffit qu'un immeuble soit démoli
Pour que l'on se rende compte que, derrière, il y a la vie

Tout le monde s'arrête
Tout le monde change de tête

Etonnement, incompréhension
Chamboulement, redistribution

L'habituel n'est plus
Le réel reprend le dessus

Faisant apparaître au grand jour
Ce que ne vivait qu'à contre-jour

Ce qui ne se voyait pas
Tout simplement n'existait pas

Cette image renvoie aux gens
Un mélange confus de sentiments
-
Ils ne savent pas comment interpréter
La métamorphose de leur quartier

Ils pensaient connaître par cœur
Ce domaine qu'ils avaient fait leur

Dont les rues, traverses, voies
Etaient leurs artères, veines, voix

Elisabeth Malval
14 août ~ 4 décembre 2013